la loi « Cumulons Tranquilles »

 


L’Affaire du Professeur Cumulard et du Code Déontologique en Kit

(ou comment un fonctionnaire a transformé l’Éducation nationale en agence de placement… très privée)


Personnage principal : Jean-Édouard « JÉ » de la T.-M., 48 ans, professeur certifié d’histoire-géo au lycée Victor-Hugo-de-Saint-Plouc, costume en tweed même en canicule, lunettes rondes, et sourire de chat qui a trouvé la crème… et la facture.


Acte I – Le grand soir à l’Assemblée (2012) Dans l’hémicycle, 3 h 17 du matin, les députés (tous ex-prof ou conjoints d’ex-prof) votent en catimini la loi « Cumulons Tranquilles » :

« Tout fonctionnaire peut exercer une activité privée complémentaire, à condition de respecter le Code de Déontologie des Cumulards Éclairés (CDCE), rédigé par… les cumulards eux-mêmes. »

Article 1 du CDCE (rédigé sur un coin de serviette) :

« Le cumul est autorisé dès lors qu’il enrichit l’âme… et le compte en banque. »

Article 2 :

« Les charges sociales ? Optionnelles. On est déjà payés par l’État, c’est double peine sinon. »

Article 3 :

« Toute critique est une atteinte à la liberté pédagogique.”


Acte II – JÉ passe à l’action Lundi, 8 h 15 : JÉ enseigne la Révolution française à des terminales qui dorment.

« Robespierre ? Un visionnaire. Comme moi. »

Lundi, 9 h 30 : il file à Cumul & Associés, sa SARL créée la veille. Activité :

  • Cours particuliers : 120 €/h (facturés aux parents des élèves… qu’il a en classe).
  • Conférences : « Comment réussir au bac sans réviser » – 1 800 € la soirée.
  • Consultant pour une boîte de e-learning : 4 200 €/mois pour « valider » des QCM copiés sur Wikipédia.
  • Auto-édition : « L’Histoire-Géo pour les Nuls… et les Riches » – 29,99 € l’exemplaire.

Revenus :

  • Fonctionnaire : 3 200 € net
  • Privé : 12 400 € net (sans charges, grâce au CDCE)
  • Total : 15 600 €/mois. (Son voisin, ingénieur chez Airbus : 3 800 €… après impôts.)

Acte III – Le « Code Déontologique » en action Un parent ose :

« Monsieur, mon fils paie 120 €/h pour des cours… qu’il a déjà avec vous ? »

(ton docte) : « C’est pédagogiquement justifié. En classe : transmission du savoir. En privé : approfondissement spirituel. Consultez l’Article 1 du CDCE : « L’enrichissement de l’âme passe par l’enrichissement du prof. » »

Le parent insiste :

« Et les charges sociales ? »

(sourire carnassier) : « Exonérées. L’Article 2 dit : « Le fonctionnaire est une espèce protégée. » Comme le panda. Mais en plus rentable. »


Acte IV – Le grand ménage (de printemps fiscal) L’URSSAF frappe à la porte. Inspecteur : « Monsieur, vous cumulez 12 400 € sans cotisations ? »

(sortant un tampon « CDCE ») : « Infraction à la déontologie ! Vous osez contrôler un serviteur de la République ? Je porte plainte pour harcèlement pédagogique ! »

L’inspecteur repart… avec un bon pour un cours particulier gratuit.


Acte V – L’apothéose JÉ achète :

  • Un loft à Paris 7e (payé cash, « pour méditer sur la Révolution »).
  • Une Tesla (déduite comme « véhicule pédagogique »).
  • Un yacht à Saint-Tropez (nommé « Cumulons Tranquilles »).

Cérémonie de remise des prix (auto-organisée) :

« Mes chers élèves, grâce au cumul, j’ai pu vous offrir :

  • Des polycopiés gratuits (imprimés par le lycée).
  • Et surtout, l’exemple : dans la vie, on ne travaille pas… on cumule. »

Épilogue – Le rapport de la Cour des comptes

« Le professeur JÉ de la Tour-Maubourg a cumulé 187 000 € nets en 2024. Charges sociales : 0 €. Justification : CDCE, Article 1. Recommandation : étendre le dispositif à tous les fonctionnaires. Coût estimé : seulement 42 milliards €. »

(en yacht, cocktail à la main) : « Vous savez ce qu’on dit : cumuler, c’est partager… son bulletin de paie avec personne. »


Moralité : En France, quand un prof cumule, ce n’est pas du trafic d’influence… c’est de la pédagogie augmentée. (Facturée 120 €/h.)