Le Grand Débat National : Épisode 12 – « Plus d’impôts, plus de peur, moins de PME »
(Scène : plateau télé, décor en carton-pâte « République en Marche ». Le présentateur, Jean-Kévin Pivot, arbore un badge « J’aime payer ». À sa droite, la ministre des Comptes et des Reconversions, Mme Bercy-Love. À sa gauche, un entrepreneur, Didier, patron d’une boulangerie de 3 salariés, qui tremble déjà.)
Jean-Kévin Pivot (sourire carnassier) : « Bonsoir ! Ce soir, dans Le Grand Débat : Qui Paiera Plus ?, nous allons prouver que votre baguette à 1,20 € finance en réalité le train de vie de Vladimir Poutine. Didier, vous fraudez ? »
Didier (boulanger, 52 ans, tablier farineux) : « Euh… non. J’ai juste oublié de déclarer les 3 € de pourboire de Mme Michu. »
Mme Bercy-Love (ton maternel mais menaçant) : « 3 € ? C’est un délit de classe. Savez-vous que ces 3 € auraient pu financer 0,00000012 % d’un rapport sur la transition écologique ? Vous êtes un ennemi du climat, Didier. »
(Le public applaudit. Un drone de l’URSSAF survole la salle.)
Jean-Kévin : « Madame la ministre, comment expliquer aux Français qu’il faut augmenter les impôts pour… euh… réduire les impôts ? »
Mme Bercy-Love (regard christique) : « C’est simple : plus on prélève, plus on redistribue… à ceux qui prélèvent. Regardez : grâce à la taxe sur les baguettes croustillantes, nous avons financé :
- 14 études sur la croustillance
- 1 séminaire à Bali pour les inspecteurs des impôts
- Et un stagiaire qui tweete #FraudeCestMal »
Didier (paniqué) : « Mais si je paie plus, je ferme ! J’ai déjà 17 contrôles fiscaux en 3 ans ! L’URSSAF m’a même envoyé un SMS à 3 h du mat’ : « Bonjour, pensez à déclarer vos rêves. » »
(Rires dans le public. Un huissier entre avec un panneau : « Contrôle fiscal en direct ».)
Mme Bercy-Love (triomphante) : « Didier, vous êtes le problème. Les grandes entreprises ? Elles optimisent. Vous ? Vous fraudez. Preuve : vous avez deux salariés. C’est suspicion. Un seul, c’est normal. Trois, c’est une PME. Deux ? Complot.”
Jean-Kévin (feignant l’émotion) : « Et si on créait une taxe sur la peur ? Plus vous avez peur du fisc, plus vous payez ! »
Mme Bercy-Love : « Génial ! On l’appellera Tremblement Fiscal Progressif (TFP).
- 0 à 50 palpitations/min : 12 %
- 50 à 100 : 28 %
- Coma : on prélève sur succession »
Didier (au bord des larmes) : « Et si je ferme ma boulangerie ? »
Mme Bercy-Love (sourire éclatant) : « Parfait ! On la transforme en espace de coworking pour consultants en transition écologique. Vous, vous irez à Pôle Emploi. On vous formera à déclarer vos impôts en ligne… sur un ordinateur sans Wi-Fi. »
(Le public hurle : « Fraudeur ! Fraudeur ! » Didier est évacué par des agents en costard noir. Une banderole descend : « Merci pour votre contribution citoyenne ».)
Jean-Kévin (à la caméra) : « Voilà, Français ! Grâce à vous, la dette publique baisse de 0,0003 % ! Prochain débat : Faut-il taxer les sourires des enfants ? Bonne nuit, et n’oubliez pas de déclarer vos cauchemars. »
(Générique. Un message défile : « Ce débat a coûté 1,2 million €. Financé par la taxe sur les débats. »)
Moralité : En France, le Grand Débat, c’est comme une thérapie de groupe :
- On pleure.
- On paie.
- Et à la fin, c’est le psy qui part en vacances.
